Comment se comportera la bourse européenne cet été ? Mathieu Savary, expert de BCA Research, craint une période de turbulences. Le marché pourrait ressembler à un champ de mines. Comment ne pas marcher sur les explosifs ?
Avec une progression de près de 10 % pour l’Euro Stoxx 50 et de plus de 8 % pour l’Euro Stoxx 600, les marchés boursiers européens affichent une solide performance depuis le début de l’année. Mais cette dynamique pourrait être confrontée à des turbulences dans les semaines à venir.
C’est ce que souligne le cabinet BCA Research, par la voix de son spécialiste des marchés européens, Mathieu Savary, dans une note que Trends-Tendances a pu consulter. « Des forces puissantes mais équilibrées devraient maintenir l’Euro Stoxx 50 dans une fourchette comprise entre 4.750 et 5.500 points durant l’été, ce qui crée des risques tactiques à court terme », analyse-t-il. L’indice évolue actuellement autour de 5.400 points, soit dans le haut de cette zone. Un repli vers le bas de la fourchette représenterait une baisse de l’ordre de 12 %. À titre de comparaison, début avril, à la suite des annonces de droits de douane par Donald Trump, l’indice avait chuté jusqu’à 4.622 points.
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Le Vieux Continent se retrouve pris en étau entre plusieurs forces contraires, certaines favorables, d’autres nettement plus défensives. D’un côté, une accalmie sur le front des droits de douane et la fin de l’exceptionnalisme américain ; de l’autre, des valorisations d’actifs européens jugées élevées (comme l’a récemment souligné Goldman Sachs), une pression persistante sur les marges, et un environnement mondial de taux toujours obstinément hawkish — c’est-à-dire marqué par des politiques monétaires restrictives, ou du moins, peu enclines à un assouplissement.
Comment s’adapter à ce contexte ?
Pour Mathieu Savary, il s’agit d’un environnement complexe à appréhender pour les investisseurs : « Il faut s’attendre à des fluctuations brutales et à de fausses cassures, ce qui crée un terrain de jeu favorable aux traders agiles, mais un véritable champ de mines pour les investisseurs à long terme recherchant un rendement stable. »
Dans ce contexte, une réduction tactique de l’exposition aux marchés européens pendant l’été pourrait se justifier. L’accent pourrait alors être mis sur la notion de « valeur relative » : privilégier le cœur du marché plutôt que sa périphérie, les actions de valeur plutôt que de croissance, et les entreprises domestiques au détriment des exportateurs. Selon Savary, ces trois arbitrages pourraient générer de l’alpha — autrement dit, une surperformance par rapport aux indices — dans cet environnement incertain.
Sur le plan géographique, Londres pourrait se démarquer comme un refuge plus stable.
Cette période de volatilité devrait, selon lui, s’achever lorsque les marges des entreprises se redresseront et que les taux d’intérêt se stabiliseront.
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Disclaimer : Cet article n’est pas un conseil mais doit se lire à titre d’information sur les dynamiques potentielles de l’économie et des marchés. Investir comporte toujours des risques.